BAFETIMBI GOMIS (Olympique Lyonnais) : « Je ne suis pas content de moi ! »
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Humain, accessible et souriant, il a également été le meilleur buteur de Ligue 1 lors de l’événement. Autour d’une tasse de chocolat chaud et de quelques mots gentils, il a accepté de revenir pour diverses conférences à SarahaFm. Religion, vêtements, argent, OL… Black Panther nous dit tout.
Dans quel domaine avez-vous le plus progressé ces derniers mois ?
Je progresse encore beaucoup sur pas mal de points précis. Mais si je dois en retenir une, c’est la maturité. J’ai changé. La façon dont nous avons joué à l’Olympiade de Lyon et à Saint-Etienne était complètement différente. Désormais, je dois faire face à la défense collective, donc je dois avoir une meilleure protection du ballon pour bloquer. Je sais que j’ai payé cher pour avoir ce roster lors de mes deux premières saisons à l’OL.
Vous êtes le troisième meilleur buteur de l’épreuve, derrière Peguy Luyindula et Pierre-Alain Frau. Est-ce fier ?
En tant qu’attaquant, être l’un des meilleurs buteurs de Ligue 1 n’est pas mal… maintenant il y a beaucoup d’autres joueurs derrière. Cependant, la chose la plus importante est la performance et la régularité sur le terrain. On m’a toujours dit que dans ce sport, ce qui compte c’est l’avenir. Malheureusement, nous ne nous nourrissons pas du passé. Ce sont de super “stats” pour moi, mais elles ne me serviront qu’à la fin de ma carrière, quand je montrerai ça à mes enfants ! Là, je ne me projette que sur des objectifs futurs, pas sur des précédents.
Vous êtes-vous fixé un défi en termes de buts marqués cette saison ?
J’essaie toujours de faire mieux que la saison dernière, et de ce point de vue, si je repense aux trois dernières saisons, je ne suis pas content de moi : j’ai marqué dix buts de moyenne en championnat…
N’est-ce pas suffisant ?
Non! Je dois pouvoir faire mieux. C’est pas mal, dix buts, mais c’est juste moyen… Un attaquant qui marque dix buts par saison est un bon joueur de Ligue 1. Maintenant, pour se qualifier à l’international, il faut faire plus !
Dans ta progression, est-ce que tu progresses le plus dans le jeu des pivots ?
Oui, oui… J’ai beaucoup progressé et je suis revenu à mes objectifs. Comme j’ai perdu beaucoup d’énergie dans la possession, j’étais moins devant le but. C’est l’apprentissage. J’ai marqué moins mais j’ai été plus efficace pour attaquer les animations. Mais cette saison, avec l’expérience que j’ai acquise, j’ai réussi à relier les deux. Maintenant, je garde le ballon plus haut et dans ce domaine, je parviens à être plus efficace.
Comment jugez-vous votre complicité avec Lisandro ?
Nous travaillons beaucoup ensemble. “Licha” a fait beaucoup de travail pour s’assurer que je joue régulièrement avec lui. Quand on s’implique, on a une envie de grandir ensemble, même si ce n’est pas toujours optimiste et efficace au départ. A force de persévérance, nous avons réussi à faire des choses merveilleuses. L’année dernière, il était excentrique d’une part. Cette saison, on préfère jouer un par un. On a réussi à bien se trouver et on a fait pas mal de débuts.
Le retour de Michel Bastos est-il aussi indispensable ?
Tout est bien! De la patte gauche, il m’a donné beaucoup de passes décisives. De plus, malgré l’échec du transfert à la Juventus, Michel est revenu avec un bon mental. Je trouve ça excitant parce que c’est de la représailles. Beaucoup de gens l’envoient à gauche et à droite. Cependant, il nous a toujours montré sur le terrain qu’il ne trichait pas et qu’il était avec nous. Voici une belle réponse de sa part au public lyonnais. C’est un homme qui s’investit beaucoup. Avec le grand Michel Bastos, l’OL est encore plus fort.
Quand “Gomis ! Gomis !” brille à Gerland, quand tu reçois les acclamations des supporters de l’OL, est-ce une revanche ?
Non, ce n’est pas une vengeance. C’est juste le résultat de tout le long travail effectué sur une période de temps. Quand je suis arrivé ici, c’était plein d’ambition. Après une première saison en demi-teinte, je ne veux pas tout remettre en cause, surtout le travail qui a été fait. Quand je suis arrivé à Lyon, j’ai réalisé ma qualité. Les défis sont difficiles à relever, mais avec de l’altruisme et de la patience, et un peu de réussite, je sais que ça finira par sourire. On m’a toujours dit que peu importe la longueur de la nuit, le jour viendra toujours. Maintenant, mon soleil brille ! Je suis content pour moi et content pour mes coéquipiers.
Le coup de sifflet d’il y a quelques mois a-t-il été oublié ?
En tout cas, ils ne m’ont jamais rendu suspect. J’ai eu l’opportunité de baigner dans deux cultures, française et sénégalaise. J’en ai tiré autant de leçons et de valeurs que possible. J’ai traversé des moments difficiles dans mon enfance et cela m’a rendu fort. Donc j’accepte le football. La vie est plus misérable que de se faire huer au stade. Plus important encore, mes amis m’ont toujours respecté. Même en public, j’ai toujours été soutenu par quelques supporters, souvent avec des mots d’encouragement très touchants.
Avez-vous pris le temps d’être accepté ?
En particulier, je suis plus proche de quelque chose comme la Fondation OL. Quand j’étais critiqué, j’allais souvent voir des personnes âgées, des malades et d’autres personnes ayant des problèmes plus graves que le football de haut niveau. J’ai rencontré des réfugiés politiques ou humanitaires avec de mauvaises conditions de vie et pas forcément de logement. Le fait de parler et de communiquer avec eux m’enrichit.
Vous considérez-vous comme un leader chez Lyon Group ?
Avec de nombreux jeunes du centre de formation, je peux faire la différence à travers les changements dans les politiques internes du club. Avec plus de deux cents matches, je me devais d’être un guide. Après, il y a des leaders naturels, des leaders vocaux dans le vestiaire. Moi, plus sur la pelouse. Je dois montrer l’exemple. Je peux apporter mon expérience. Il est de mon devoir de montrer que je suis irréprochable par mon désir et mon agressivité.
Comment se passe le quotidien aujourd’hui sous les ordres de Rémi Garde ?
C’est un gars qui donne beaucoup de responsabilités à ses joueurs. Son message était clair : il nous a dit qu’il avait besoin de tout le monde. Il a établi les règles de vie. Ils sont respectés. On ne peut pas comparer son travail à celui de Claude Puel. Ce sont deux styles de management différents. Pourtant, cela ne signifie pas que l’entraîneur-chef Puel n’est pas aussi bon. C’est juste autre chose. J’ai beaucoup appris avec les compétences de ces deux grands entraîneurs. En revanche, d’un point de vue collectif, je ne nie pas le fait que tout le monde doit changer. C’est tellement bon de travailler autrement ! Comme les coachs sont réguliers, c’est parfait.
où est john gurcuff?
Yoann continue de s’améliorer (entretien réalisé le 19 septembre, ndlr). Sa force physique augmente. Il a encore beaucoup de douleur, mais c’est un gars qui travaille beaucoup. C’est un professionnel. Il vient toujours tôt. On l’a vu dans la salle, faire ses étirements, sa thérapie. Il a fait beaucoup d’efforts. Je me suis remis en forme avec lui à Merano cet été. Il a tout un tas de problèmes physiques qui l’empêchent de jouer. Je pense qu’il verra bientôt le bout du tunnel.
Mais, psychologiquement, il a été stigmatisé avec la cuisine de ces mois ?
Ce n’est jamais évident. Un joueur affaibli traîne son sable comme un boulet de canon. Yoann, Cris, Lidandro ont tiré des têtes (sic). Ces gens aiment le football. Ce sont des gens passionnés qui aiment s’exprimer sur place. Nous aiderons “Yo” quand il reviendra car nous avons vraiment besoin de lui. C’est vraiment un très, très grand joueur. C’est l’un des rares talents que nous ayons en France. Surtout, ne le gâchez pas !
Pensez-vous que vous allez concourir aussi vite en début de saison ?
Oui! Parce que la composition n’a pas beaucoup changé. La saison dernière, nous avons mal commencé et cela nous a coûté beaucoup de points. Nous ne voulons plus revivre cela. Notre staff n’a rien à envier à la Ligue 1 et nous n’avons aucune raison de piétiner la reprise. De plus, nous bénéficions des apports de jeunes joueurs internationaux. C’est dur!
En Ligue des champions, vous retrouverez le Real Madrid…
Encore une fois, ce serait une grande affiche. Ce sont les jeux pour lesquels vous devez travailler dur. Il permet de progresser. Nous pouvons faire de grandes choses. Maintenant, les joueurs madrilènes sont prévenus parce qu’on est un peu comme leurs chouchous, et même la saison dernière ils ont été assez vigilants pour nous anéantir. Cette année, ça va être une autre histoire… à nous de leur jouer des tours !
Le succès de Karim Benzema là-bas vous fait-il des envieux ?
Oui! Mais Kareem a également travaillé dur pour y arriver, et il méritait son succès. Il est aussi un modèle hors pair pour l’équipe olympique de Lyon qui l’entraîne… un atout indéniable pour l’équipe de France…
Avez-vous un lien avec Laurent Blanc ou Jean-Louis Gasset ?
Non, non… Je reçois régulièrement des pré-appels. Même si je ne suis pas sélectionné, j’y crois. Il est temps de changer la hiérarchie, et j’ai l’intention de le faire ! Maintenant ça va très bien dans mon club. Je ne me pose pas trop de questions… pour me qualifier, je dois faire une saison positive à tous les niveaux. Après ça, si je ne suis pas là et que quelqu’un le mérite plus que moi, ça va. En tout cas, je serai derrière les Bleus. Je sais juste que j’ai du potentiel. Mais la France a de très bons attaquants et une génération intéressante. Je pense que je suis l’un d’entre eux. Maintenant, l’entraîneur doit faire un choix et ne pas nous emmener tous.
Avec le blues, ne ressentez-vous pas, justement, un goût d’inachevé ?
C’est-à-dire?
Après 5 sélections de 2008 à 2009, vous n’êtes plus de retour dans le groupe…
Mais j’ai bien l’intention d’y retourner ! J’y crois. Il est de ma responsabilité de bien performer dans mon club pour y parvenir. Quand je suis arrivé chez Les Bleus, les choses n’étaient pas en ma faveur. Je pense surtout à cet Euro 2008 raté. On ne va pas réécrire l’histoire… Je pense aussi qu’en rentrant à Saint-Etienne, mon équipe était déjà affaiblie. Mon fournisseur de ballons, Pascal Feindouno, est parti : il était très fort au dernier niveau et m’a donné d’innombrables ballons à utiliser. J’essaie de sauver des choses et de montrer mon efficacité, mais l’ASSE ne fait que de la maintenance. A l’époque, j’ai fait le mauvais choix : j’aurais dû accepter l’offre de l’OL tout de suite.
Avez-vous des nouvelles de Pascal Feinduno ?
Oui, souvent… il est au FC Sion avec Laurent Roussey. De temps en temps, je l’appelle. On essaie de se voir. Sa femme vit toujours à Saint-Etienne. Cela facilite les choses.
Clignotement du destin : Fin octobre, Lyon retrouvera Saint-Etienne deux fois de suite : en Coupe de la Ligue puis en championnat. Ces jeux spéciaux sont-ils faits pour vous ?
Oui. Tout d’abord, ce sont des Derbys. Ensuite, voir son club formateur a toujours une saveur particulière. Je continue à suivre…
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